Tout d'abord, et dans l'élan de ce Grand-Prix de France tout chaud sorti du four, un petit focus sur la contre-performance des Yam sur un circuit pourtant réputé leur convenir. J'en parlais hier.
Cela faisait 3 victoires de rang au Mans entre celles de Lorenzo (2010-2009) et de Rossi (2008) sur la M1. Il fallait remonter à 2007 pour ne pas les voir sur le podium.
Seul Lorenzo tient encore la baraque de la marque aux diapasons en étant leader du championnat. Mais l'arbre cache t-il la forêt ? Ne pas oublier que sans les circonstances particulières de Jerez, la piste mouillée et les chutes des copains, il n'aurait pas gagné. On en serait vraisemblablement à 4 victoires Honda en autant de courses.
On a aussi beaucoup parlé de Spies en inter-saison comme du grand espoir de l'année alors qu'il ne figure même pas dans le top 10 au classement. On approche du premier quart de la saison, rien n'est donc joué. Mais il n’empêche, Edwards est le second pilote classé des Yamaha, 9ème. Pas jojo.
Les écarts d'entre le vainqueur d'hier et le premier non-Honda paraissent comme souvent abyssaux. Stoner met 15" à Rossi, le premier sur une machine concurrente. Ce n'est tout de même pas anodin... et ce même si Ducati doit se réjouir d'une 3ème place acquise avec brio. On le sait, il y avait encore potentiellement devant deux Honda restées au tapis, celles de Simoncelli et de Pedrosa. La tendance se confirme bien course après course : la RCV est plus que jamais l’épouvantail de la catégorie. Le HRC a mis le paquet cette année comme jamais et l'écart est en train de se creusé avec les autres usines. Leur incombe désormais la délicate mission de gérer des pilotes sous pression se cannibalisant pour décrocher le statut de favori.
Une chose est sûre. Nous parlions tous ici l'année dernière de la M1 comme de la meilleure machine du plateau. Les choses ont changé sur ce point.
De sa fenêtre, Rossi paraît lui, bien satisfait de son statut chez Ducati. Il a recouvré la sérénité nécessaire à son épanouissement dans un team et les choses commencent à fonctionner. La mayonnaise prend. Et signe qui ne trompe pas, il se fait plaisir au guidon de sa machine même si il estime encore long le chemin du succès. Il sait au moins que les directions prises sont les bonnes. L'homme aime les défis et celui-ci nourrit sa motivation comme à la première heure. De bon augure. Il me tarde maintenant de voir la Ducati progresser plus significativement là où Honda excelle : dans le passage des rapports de boîte instantanés et en motricité principalement. Et puis Rossi n’emmène pas encore la GP11 comme il pouvait placer sa M1 en virage. Le train avant ne permettant pas tout.
J'apprécie en tout cas de le revoir sur podium, la mine réjouit, parti de la 9ème position pour finir 3ème, et dans son rôle favori ; celui de David contre le HRC !